Classe C1C2-vannerie

Une journée en stage

Par PHILIPPE BARREL, publié le mercredi 10 décembre 2025 09:25 - Mis à jour le mercredi 10 décembre 2025 09:29
usine Renault de Vénissieux

Nous sommes trois élèves de vannerie qui sommes partis découvrir des métiers.

Mory est allé visiter l'entreprise Renault ou on lui a montré comment fabriquer une voiture. Il y a des robots qui aident à soulever les morceaux de métal pour que chaque groupe d'ouvriers puisse faire son travail : souder, monter l'avant de la voiture, faire les branchements électriques, et.

 

Ce sont les hommes qui programment le travail des machines. Elles assemblent, elles testent le confort et la solidité. Les hommes vérifient le travail des machines.

Mory a aussi vu des stocks de voitures et de camion, des bureaux d'études. Tout le monde était très occupé. Il a aimé l'ambiance, le fait que tout le monde mange ensemble au restaurant d'entreprise. Il a passé une très bonne journée.

 

Jeudi 20 novembre, Cristina a mis sa formation de vannerie entre parenthèses le temps d’une journée pour vivre le DuoDay à l’Hôtel Eklo Lyon. Élève en deuxième année de CAP, elle a rejoint la réception de l’hôtel.  Déposée le matin par sa mère, elle est fièrement rentrée seule après sa journée : une petite victoire du quotidien qui compte.

Dès ses premières minutes sur place, Cristina savait ce qu’elle était venue chercher : « découvrir de quoi je suis capable ». Et très vite, elle l’a compris : ce qu’elle aime, c’est faire. Pas rester derrière, pas observer. Agir, toucher les choses, être utile.
Elle a ainsi participé au nettoyage des chambres,  sous l’œil de la responsable. Cristina a également vérifié que les clients n'avaient rien oublié. Elle donnait alors au responsable les objets oubliés lequel les mettait de côté. Elle a la mis en place des tables du restaurant, et a pu exercer ce qui lui tient à cœur : aider les autres.

Mais au-delà des tâches effectuées, c’est une autre découverte qui a marqué sa journée :
« Soyez vous-même ».
Une phrase simple, mais qui a résonné profondément en elle.

Cristina avance à son rythme, en assumant sa progression :
« Je progresse petit à petit, à ma façon ».
Et cette phrase dit beaucoup de son chemin. Car au DuoDay, elle a aussi compris quelque chose d’essentiel : il n’est pas nécessaire de trop s’adapter ou de se fondre dans un cadre qui ne nous correspond pas.
On peut essayer, découvrir, tester… mais la priorité demeure de rester soi-même et de continuer à chercher ce qui nous plaît vraiment.

Christina n’a rencontré aucune difficulté particulière, elle a respecté toutes les consignes. Pourtant, elle avoue ne pas s’être sentie totalement à l’aise dans l’environnement de l’hôtel. 

À la fin de la journée, elle se dit qu’elle doit « faire des efforts… être raisonnable ».
Alors, lors de notre échange, elle me demande :
« Mais ça veut dire quoi, vraiment, être raisonnable ? »
Nous discutons, je lui donne quelques exemples… et en repartant de mon bureau, l’air pensive, elle comprend quelque chose d’important : souvent, elle l’est déjà.
Elle fait de son mieux, elle apprend, elle progresse, elle réfléchit : être raisonnable, ce n’est pas se forcer, c’est avancer avec sincérité.

Un jour, peut-être, elle aimerait bien y travailler.

Et lorsqu’on lui demande ce qu’elle préfère malgré tout, elle répond sans hésiter : « L’école, c’est mieux, car on y apprend plus de choses. »
Une manière simple et authentique de dire qu’elle sait où elle se sent bien, et qu’elle continue de tracer son chemin… à sa façon.

 

À l’institut de soins infirmiers du Centre Hospitalier Le Vinatier, Sefana a vécu une journée faite de découvertes… pour elle, mais aussi pour l’équipe qui l’accueillait.

Le matin, elle a pris plaisir à accueillir les élèves, distribuer les documents de stage et échanger avec eux. Elle a aussi appris à utiliser la machine à scanner « la machine que tout le monde utilise » et a rapidement pris ses repères dans les locaux, au point de rejoindre seule le deuxième étage et le CDI.

Si préparer une salle était la tâche la plus simple pour elle, le travail sur ordinateur lui a semblé plus difficile. Pourtant, Sefana souligne : « C’était clair et j’ai tout compris », notamment les logiciels de l’école. 

Mais la découverte a été mutuelle. En posant librement ses questions, Sefana a surpris l’équipe : plusieurs professionnels ne savaient pas que le braille existait, et d’autres confondaient la vannerie avec la maroquinerie. Ces échanges ont initié un dialogue autour du handicap visuel, des savoir-faire et des représentations. 

Sefana retient surtout la bienveillance des adultes, le plaisir d’avoir mangé avec eux, et l’impression positive que lui laisse ce milieu professionnel.
« Parler avec des adultes, c’était bien », conclut-elle simplement… Le DuoDay a été une journée où chacun, à sa manière, a appris quelque chose de nouveau.